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Antoine Béclère 

 Les 10 dernières raisons de Voter NON   

 

 

 

1° Parce que ce texte ne vient pas du peuple.

 

Une constitution est la loi fondamentale dont découle la légitimité de toutes les autres lois. Or, rédigée par une convention non élue, la constitution Européenne a été octroyée au peuple et non pas élaborée par ses représentants. Pire, ce ne sont pas même pas les membres de la convention qui rédigeaient le texte, mais un Praesidium inconnu du grand public. Une telle méthode d'élaboration fragilise tout le système politique européen. Car on ne peut fonder le consentement de 450 millions d'européens à toutes les futures lois européennes sur une constitution faite dans leur dos.

 

 

2° Parce que ce texte divise au lieu de rassembler

 

Quand on élabore une Constitution, on doit chercher à rassembler l'accord le plus large. Ce n'est pas ce qui a été fait avec ce projet qui reflète le projet politique d'un seul camp, les libéraux. Car ceux-ci ont largement abusé de leur position dominante dans les institutions européennes. A la convention, où 60% des membres appartenaient à des partis de droite (et encore, c'est en comptant les Blairistes dans la gauche !). Dans le praesidium qui a tenu la plume, avec Giscard à sa tête. Dans la conférence intergouvernementale qui a adopté le texte final où 19 gouvernements sur 25 étaient de droite. On veut nous faire croire que c'est un compromis où chaque pays s'est fait entendre. Mais quand Chirac - Raffarin affirment que cette Constitution est le fruit de la << volonté française >>, ils tentent de rejouer l'imposture selon laquelle les 80% de français qui avaient voté Chirac le 5 mai 2002 auraient voté pour une politique libérale. Quand la France a-t-elle fait valoir l'importance des services publics ? Quand a-t-elle proposé le principe de laïcité au reste de l'Europe ? JAMAIS

 

 

3° Parce qu'elle est illisible

 

Le projet de constitution semble écrit pour que les peuples ne s'en mêlent pas et que l'Europe reste l'affaire des élites qui prétendent savoir ce qui est bon pour le plus grand nombre. Giscard nous certifie d'ailleurs qu'on peut lire les 448 articles, 36 protocoles, 2 annexes et 50 déclarations en à peine une heure (pour 192 pages!). C'est insulter les citoyens. L'UMP Roselyne Bachelot a proposé que l'on prépare << une version simplifiée >> pour les citoyens qui n'y comprennent rien. Pari tenu pour Olivier Duhamel qui réussit le tour de force de publier << La constitution Européenne >> sans sa partie III, c'est à dire en passant sous silence 70% des articles. Voter Oui à un texte incompréhensible, c'est signer un chèque en blanc à ceux qui nous dirigent.

 

 

4° Parce que ce texte écarte les citoyens

 

Dans quelle démocratie au monde, une constitution prévoit-elle à l'avance, dans 322 articles sur 448 articles, le contenu de la seule politique économique possible ? Que deviennent les élections si elles ne peuvent pas servir à changer de politique ? Surtout quand la seule instance élue, le parlement Européen, n'a qu'un pouvoir d'obstruction. Quelle drôle de régime parlementaire dans lequel le parlement n'a aucune initiative des lois ! Il ne reste plus aux citoyens que le droit de faire des pétitions... pour inviter la Commission (Sans l'obliger) à prendre des mesures pour mieux appliquer la Constitution !

 

 

5° Parce que ce texte fabriquerait du nationalisme

 

Cette Constitution impose aux peuples << La concurrence libre et non faussée >> (citée 74 fois). Conjuguée avec l'exclusion de toute harmonisation sociale (art. III-210-2a), cette compétition sauvage dresserait les travailleurs et les peuples les uns contre les autres. Dans une Europe à 25 pays et bientôt 30, où les différences de salaire minimum sont de 1 à 15, cette guerre économique tirerait vers le bas l'ensemble des droits sociaux du continent. De quoi nourrir tous les extrémismes et pousser les peuples dans le nationalisme. D'autant que les institutions prévues par la Constitution ne peuvent qu'attiser les crispations nationales puisque l'essentiel du pouvoir est confié au conseil représentant les nations et pas au Parlement représentant les citoyens.

 

 

6° Parce qu'il faut ouvrir le débat Européen

 

Pour les nombreux peuples européens privés de débat et de vote, le NON Français du 29 mai exprimera par procuration le refus des politiques libérales qui provoquent partout le même chômage de masse. Ce serait l'irruption de peuple dans le débat constituant dont il a été exclu. Ce serait aussi un appel à une Europe plus sociale et démocratique, car le NON des Français est massivement porté par la gauche, pro-européenne et antilibérale.

 

 

7° Parce que l'on essaie de nous forcer la main

 

Ceux là mêmes qui ont organisé le référendum donnent l'impression qu'une seule réponse serait possible. Leur propos sur l'absence d'un << plan B >> fait comme si le peuple n'avait de toute façon pas le choix. Certains poussent même ce coup de force en allant jusqu'à dire qu'en rejetant la Constitution et ses politiques libérales, on conserverait de toute façon les politiques libérales qui découlent déjà des actuels traités. Le peuple n'a donc pas son mot à dire ? Terrible aveu qui ne peut que nourrir l'abstention (Raffarin appelle d'ailleurs publiquement les partisans du NON à s'abstenir) et conforter l'extrême droite.

 

 

8° Parce que nous n'avons pas le droit d'imposer nos lois aux générations futures

 

Il est quasiment impossible de réviser cette Constitution. Son principal rédacteur, Giscard d'Estaing a prédit qu'elle durerait 50 ans. Fixer à l'avance le contenu des politiques en interdisant aux peuples d'en changer, c'est assujettir à nos lois nos enfants et nos petits-enfants. Quand bien même cette Constitution serait un compromis acceptable (ce qui n'est pas le cas), il faudrait laisser aux générations futures la possibilité de le modifier voire de le remettre en cause.

 

 

9° Parce que la droite prépare sa revanche si le oui l'emporte

 

Sarkozy l'a annoncé :

la Constitution Européenne serait un formidable outil pour revenir sur le << modèle social Français >>. On avait déjà remarqué qu'après 3 ans d'autisme face aux mouvements sociaux puis face à la sanction des élections, c'est la montée du NON dans le pays qui a fait lâcher au gouvernement les premières mesures sur les salaires. Le NON fait reculer la droite. La victoire du oui lui permettrait à l'inverse de poursuivre et d'accélérer ses attaques contre les acquis sociaux et les services publics. Sinon pourquoi le gouvernement aurait-il décidé de geler tout le processus de construction du budget 2006 et de reporter au lendemain du 29 mai l'envoi aux ministères des lettres plafonds fixant le nombre de suppressions d'emplois publics ?

 

 

La dixième raison de voter NON : la campagne du oui !!!

 

Agents de Le Pen, malades mentaux, bolcheviks...

Incapables d'argumenter sur le texte de la Constitution,

les partisans du Oui cèdent à une panique agressive qui en dit long.

En voici quelques extraits :

 

<<Vous aurez en réalité 24 pays qui voteront probablement oui, et puis le mouton noir qui aura tout bloqué, le mauvais mouton.>>

 Jacques Chirac, TF1, le 14 avril 2005

 

<<En cas de victoire du non le 29 mai, nous devrons assumer de longs et longs mois de crise économique avec toutes les conséquences que nous connaissons hélas>>

 Jean Pierre Raffarin, devant un banquet du oui, le 17 mai 2005

 

<<Si vous votez NON au référendum on s'expose à un risque de guerre.>>

 Pierre Lelouche, "Tout le monde en parle" France 2, le 26 avril 2005

 

<< Si le NON gagne, tout le monde va quitter la France>>

 Johnny Hallyday, le 2 mai 2005

 

<<Si Le Pen se fait discret c'est que d'autres font le travail à sa place>>

 François Hollande à Colomiers, le 11 avril 2005

 

<< Quand même, au moment où notre pays est candidat aux Jeux Olympiques, la France tournerait le dos à l'Europe ? Les Espagnols, entre parenthèses, qui sont candidats aussi aux Jeux Olympiques, viennent d'approuver massivement le traité Européen. >>

 Jack Lang, sur RTL, le 24 mars 2005

 

<< Ceux qui font la fine bouche devant la Constitution devraient avoir en mémoire les photos d'Auschwitz !>>

 Jean-Marie Cavada en réunion publique de l'UDF

 

<< Je vous le dis de toutes mes fibres [si le NON l'emporte], il pleuvra plus de 40 jours>>

 François Bayrou, en réunion publique, Le Monde, du 31 mars 2005

 

<< Avec la campagne électorale en cours j'ai l'impression de vivre dans un pays en voie de régression bolchevique. Le pays est dans un état de grande souffrance mentale.>>

 Olivier Duhamel, La Tribune de Genève, le 11 mai 2005

 

<< Le devoir de vérité impose de dire qu'il peut y avoir un plan B.>>

 Jacques Delors, Le Monde, le 13 mai

<<Il n'y a pas de plan B, ni dans les têtes, ni dans les dossiers.>>

 Jacques Delors, sur Europe 1, le 14 mai

 

<<C'est une bonne idée d'avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui.>>

 Valéry Giscard d'Estaing, Le Monde, le 6 mai 2005

<<Il ne faut pas la lire en entier>>

 Valéry Giscard d'Estaing, Journal du Dimanche, le 8 mai 2005

 

<<J'appelle à voter oui le 29 mai prochain pour défendre le modèle social européen contre l'ultralibéralisme ! >>

Le Baron Ernest-Antoine Seillière (Patron des Patrons)