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Antoine Béclère 

Service des consultations en grève à l'hôpital Béclère

 

Renaud Saint-Cricq

Le Parisien , mercredi 25 février 2004

 

DÉPARTS et arrêts maladie non remplacés, journées à rallonge, fatigue physique et nerveuse... Depuis huit mois, la grogne couvait contre les conditions de travail au service de consultation de l'hôpital Antoine Béclère, à Clamart. Lundi, la colère du personnel paramédical a pris corps : les six infirmières et les neuf aides-soignants du service se sont mis en grève illimitée.

 

 

 

« Tout le monde est épuisé, dénonce David Treille, délégué syndical Sud-Santé. Il faut trouver une solution concrète pour les soulager. » Si la grève ne touche pas le public, le personnel étant assigné par l'hôpital, les personnels des consultations qui accueillent chaque année plus de 2 000 patients souhaitent exprimer leur « ras-le-bol » à la direction. Pointé du doigt : le « manque de volonté » des responsables de l'hôpital pour résoudre les problèmes liés à la baisse des effectifs. « Nous avons eu des départs, nous devons gérer les arrêts maladies et les 35 heures, et nous n'avons reçu aucun renfort, souligne le délégué syndical. Le résultat, aujourd'hui, c'est que nous ne sommes pas assez nombreux pour accueillir autant de patients. Même si les difficultés de recrutement sont réelles, la direction n'a rien fait pour en faire baisser le nombre. » Conséquence pour les infirmières et les aides-soignants : une surcharge de travail et des horaires extensibles : « Il n'est pas rare de voir des infirmières travailler de 8 heures à 22 heures..., ce qui est contraire à la loi », dénonce le syndicaliste.
 

La direction assure avoir pris les mesures nécessaires La direction, qui reconnaît le manque de personnel, assure avoir pris les mesures nécessaires. « Nous avons recruté un cadre supérieur infirmier qui arrivera entre avril et juin, précise Gilles Marcillaud, le directeur adjoint. Deux infirmières diplômées nous rejoindront en avril et en juin, et un agent hospitalier doit arriver le 1 e r mars. Compte tenu de la conjoncture actuelle, il n'est pas facile de recruter immédiatement. » Une solution immédiate, c'est pourtant ce que réclament les personnels des consultations, qui rencontreront la direction le 5 mars, lors d'un comité d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail consacré au service des consultations. D'ici là, le mot d'ordre reste le même : une « grève illimitée ».

 


 

Renaud Saint-Cricq

Le Parisien , mercredi 25 février 2004